« Frôler la perfection »
Amoureux de son métier et « passionné par ce que les anciens faisaient avec les matériaux », Jérôme Chouly songeait depuis un moment tenter le concours de Meilleur Ouvrier de France en maçonnerie, pour « frôler la perfection ». « Je pense qu’il faut une certaine maturité professionnelle et dans sa vie personnelle pour se lancer dans cette aventure qui est assez stressante », confesse le chef d’entreprise qui a été soutenu par sa femme et ses filles tout au long de l’épreuve.
L’aventure de Jérôme Chouly a débuté lors des présélections à Clermont-Ferrand où 14 candidats visaient les trois places en finale. Après les épreuves sur les bases du métier, le trentenaire très discret a décroché son ticket.
« Un métier complexe »
« Nous avions à réaliser un sujet déterminé avec des matériaux différents. Il y avait une partie imposée et la suite se faisait devant le jury », raconte Jérôme Chouly qui a séduit les juges avec son escalier courbe.
Pendant une année, tous les moments de temps libre et jours de repos de l’artisan ont été consacrés à son œuvre. « On va chercher l’excellence, pour ce concours. On traque tous les détails, on se pose des questions, on a parfois des moments de découragement », raconte-t-il.
Mais le plus gros de la pression s’est concentré sur le jour de la finale. « Pendant toute la compétition, on ne voit pas le travail des concurrents. Mais la pression vient quand vous avez les dix membres du jury qui vous observent travailler et vous posent des questions », se souvient le nouveau MOF, heureux que ce titre vienne récompenser son parcours professionnel.
« Sur le coup, je n’ai pas réalisé que j’avais gagné, poursuit Jérôme Chouly. J’ai appelé mes parents qui étaient fiers. Avec cette récompense, j’ai envie de faire partager l’amour de cette professsion aux autres. Je veux montrer que c’est un vrai métier, complexe, que l’on peut réaliser de beaux ouvrages et gagner sa vie en étant maçon. Je ne veux pas qu’on le choisisse par dépit. »
Si Jérôme Chouly, a réalisé un de ses rêves en décrochant son titre de MOF, il fourmille encore de projets et aimerait faire de la formation auprès des plus jeunes pour transmettre sa passion et effacer d’un coup de truelle, les clichés qui collent encore trop à sa profession.